De l’importance de se mettre au vert
Prendre conscience de son environnement
Notre monde urbanisé nous pousse à vivre en passant d’une boîte à une autre : d’une maison ou d’un loft à une voiture ou une rame de métro, d’un bus à un bureau, d’un salon à un bar, d’un club à une salle de sport… Nous vivons enfermés et dans du béton. Le corps à l’intérieur, et l’esprit à l’extérieur : sur les écrans, sur les autres, sur notre look, sur les panneaux publicitaires, sur les voitures qui nous précèdent, pour éviter les chocs et les erreurs.
Il y a bien des parcs au milieu de ces blocs gris et artificiels, mais la nature y est disciplinée, bridée. On y va parfois dans un but sportif, pour regarder les autres, pour se faire voir, mais on ne peut s’y endormir de peur de se faire voler pendant son sommeil. On ne peut y danser ou chanter sans être regardé de travers – l’humain a tellement pris l’habitude de s’empêcher d’être animal, même en présence de la forêt, son milieu d’origine, qu’il s’est intégré dans l’urbanité qui l’entoure.
Or de nombreuses études prouvent qu’une immersion en pleine nature, loin de la ville, a tellement d’effets bénéfiques qu’elles devraient être prescrites par les médecins bien avant de penser somnifères, antidépresseurs et calmants… Se mettre au vert, c’est facile, pas cher, et très bon pour la santé physique et morale.
Les personnes qui aiment la nature sont plus heureuses
La nature réduit le stress de différentes manières. D’abord, le fait d’aller marcher, donc de faire un exercice physique, réduit naturellement de taux de cortisol, l’hormone du stress, et le taux d’adrénaline. Le marcheur, le baladeur et le randonneur évacuent ainsi tout naturellement et mécaniquement l’excès hormonal né d’une vie stressante.
Ensuite, si l’on prend le temps de mettre en marche ses cinq sens, le fait de sentir le vent sur sa peau, son visage, son corps, dans ses cheveux, de savourer le bruissement des arbres et – ô merveille – le chant des oiseaux, de sentir l’odeur humide de la forêt, de toucher la mousse, l’écorce, les pétales, les herbes, on se reconnecte au corps et à ses sensations. Bien sûr, il faut penser à débrancher… mettre son téléphone en mode avion, voire l’éteindre (si vous y arrivez…), ne pas être distrait pas les “ping !” des notifications sur Facebook ou Twitter, quite à prévenir les obsédés du textos et les maniaques du contact que “vous passez la journée à l’air libre”. Libre, ça veut bien dire ce que cette balade au vert signifie pour notre corps et notre esprit. Ecoutez les sons de la nature, et eux seuls : pas de casque sur les oreilles… Redevenez primal, redevenez animal, c’est votre essence primordiale.
Regardez autour de vous, chaque détail, attachez-vous à tout examiner (voire découvrir) : une façon très simple de permettre à votre cerveau de se reprogrammer, en utilisant naturellement l’EMDR (Intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires), car vos yeux vont de gauche à droite et de haut en bas pour tout regarder. A pratiquer en ville aussi d’ailleurs, au lieu de rester le nez scotché au trottoir… Mais bien plus agréable quand on se trouve dans un paysage magnifique, sans piétons ou voitures à éviter, et avec tout le temps devant soi pour tout savourer.
De manière plus surprenante, mais assez motivante, l’ennui créé par le soudain vide (sans écrans, sans infos, sans appels et discussions) nous pousse naturellement à (re)devenir plus intuitif et plus créatif. Des chercheurs de l’Université du Kansas et de l’Université de l’Utah ont fait des études qui ont prouvé que passer du temps dans les grands espaces, et loin de toutes les distractions technologiques, rend plus intuitif et créatif. Ils ont envoyé 56 participants faire des randonnées pédestres allant de 4 à 6 jours dans les déserts d’Alaska, du Colorado, du Maine et de Washington. Pendant ce temps, les participants n’étaient pas autorisés à utiliser des appareils électroniques. À la fin de l’étude, les chercheurs ont constaté une augmentation de 50% de la créativité, de l’attention globale et des capacités de résolution de problèmes, après plusieurs jours passés dans le désert, loin de la technologie. Les milieux naturels stimulent donc le cerveau en améliorant de façon exponentielle nos capacités cognitives et en attisant notre imagination, chose que l’espace urbain est incapable de faire !
L’environnementaliste et grand explorateur de la nature sauvage John Muir affirme : « Aller dans les bois c’est rentrer chez soi ; car je suppose qu’à l’origine, nous venons de la forêt ».
Se reconnecter à l’essentiel
Aller dans la nature, pour se promener ou se reposer, allongé-e dans l’herbe, sur le sable ou en haut d’un rocher, peut permettre aux personnes souffrant de dépression de retrouver un sens à sa vie. On peut se sentir très seul-e au milieu de la foule, mais dans la nature, l’homme se reconnecte avec toutes les formes de la vie. La nature, dans le sens le plus pur, est l’endroit où la sérénité et la vie sauvage coexistent en harmonie. La forêt est particulièrement adaptée car elle nous permet de relativiser les sensations de chaos et de mort ; la vie y foisonne en permanence et nous y accueille sans jugement. On trouve dans la nature une sensation de pérennité, de réconfort et de paix qui peut aider à rebooster le moral défaillant.
Sans compter que la dépense physique, surtout si elle est soutenue, est une méthode très efficace pour combattre la dépression, au point que les pays nordiques l’utilise pour éviter les déprimes et suicides pendant les jours sombres d’hiver, avec la luminothérapie en parallèle. Donc sortez dès que vous déprimez, et prenez le soleil ! Le duo marche + lumière va mécaniquement booster votre moral et votre énergie.
Si vous travaillez dans un bureau, échappez-vous le midi, ne passez pas votre pause déjeuner à mâter des chatons sur Youtube… Emportez un panier de pique-nique, et marchez jusqu’au coin de nature le plus proche. En plus, cela vous évitera d’être ennuyé par un collègue qui a besoin d’aide en urgence. Surtout si votre travail est stressant… enfuyez-vous pendant une heure et prenez l’air !
De l’importance de se mettre au vert, un article signé Sophie Girardot. Le texte de cet article est la propriété de son auteur et ne peut être utilisé sans son accord et sous certaines conditions.
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