Ce délicieux état de flow

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Photo by Brett Sayles on Pexels.com

Le bonheur de plonger dans le bain

Avez-vous déjà connu cet incroyable état de bien-être, de concentration maximale, de perte de notion du temps et de vous-mêmes, en faisant quelque chose?

Que ce soit lire un thriller passionnant, broder un coussin, jouer au poker, peindre un tableau, cuisiner un plat, jouer de la guitare ou gravir une montagne?

Si ce n’est pas le cas, je vous invite à tout faire pour connaître au moins une fois dans votre vie le flow, ou flux. Un état mental de complétude maximale. C’est juste du pur bonheur.

Le flow, c’est quoi?

Entrer dans un état de flow, c’est connaître un moment hors du temps.

Un moment où vous lâchez prise, tout en étant complètement dans ce que vous êtes en train de faire.

C’est un état hors du quotidien.

Vous ne ressentez ni la fatigue, ni la faim, ni le froid, vous n’êtes pas distrait par le bruit, les odeurs ou les discussions autour de vous.

Votre attention est entièrement tournée vers ce que vous êtes en train de faire.

Vous ressentez un profond bien-être… que vous en réalisez qu’après l’avoir vécu !

On le retrouve dans de nombreux domaines : le sport, la création artistique, la spiritualité, l’amour…

Le flow, origines du concept

Le flow (ou flux, ou zone) est un des éléments-clés de la psychologie positive, découvert et élaboré par le célèbre psychologue hongrois Mihály Csíkszentmihályi en étudiant le bonheur et la créativité humaine.

Mihály Csíkszentmihályi, Kendra Cherry et Jeanne Nakamura ont identifié les aspects qui déterminent une expérience psychologique de flow :

  1. Une concentration intense focalisée sur le moment présent,
  2. La disparition de la distance entre soi et la tâche que l’on effectue,
  3. La perte du sentiment de conscience de soi,
  4. La sensation de contrôle et de puissance sur l’activité ou la situation,
  5. La distorsion de la perception du temps,
  6. L’activité est en soi une source de satisfaction,
  7. La rétroaction immédiate (les réussites et difficultés au cours du processus sont immédiatement repérées et le comportement ajusté),
  8. le sentiment de potentielle réussite,
  9. Le sentiment d’une expérience tellement passionnante que les autres besoins semblent négligeables.

C’est un état mental qui est essentiellement dérivé de la motivation : le fait de faire quelque chose qu’on adore, au point de « s’oublier » soi -même. D’avoir la sensation de « n’être qu’un » avec ce que l’on est en train de faire. Cette fameuse « perte de soi » (en bien, hein.)

C’est une immersion totale, qui peut être vue par certains comme « l’expérience suprême« .

La concentration totale

Toutes nos émotions sont concentrées au service de la réalisation, de l’apprentissage et de la performance.

Le corps et l’esprit sont coordonnés et canalisés dans la tâche que l’on réalise.

On ressent alors la sensation d’être « centré(e) », d’être soi-même, d’être le meilleur de soi, on éprouve de la joie calme mais immense, voire… de l’extase. 

Fusion avec l’activité

Le flow possède aussi beaucoup de similitudes avec l’état d’hyper-concentration, quand on « se perd » (on se trouve, en fait…) dans une activité. Au détriment parfois de notre entourage…

Mon voyage dans le flow

J’ai connu cet état enfant quand j’ai commencé à lire des romans de science-fiction.

Allongée dans le salon, je n’entendais plus rien ni personne, je ne voyais pas le temps passer, je ne ressentais pas la faim.

Je l’ai ensuite connu en pratiquant la danse hip-hop, quand à force de faire, refaire, répéter les mêmes mouvements, le mental lâchait prise, et le corps prenait la place.

Mon professeur m’avait expliqué qu’il nous faisait répéter jusqu’à ce que la fatigue nous empêche de réfléchir. Car en danse, comme dans d’autres disciplines sportives, c’est en fait le corps qui apprend, pas le cerveau.

Et ô miracle ! … Ce pas que je n’arrivais pas à enchaîner, mon corps le réalisait tout seul.

État d’extase…

Cet état de flow, je l’ai aussi retrouvé dans l’écriture, dans la création graphique, dans le bricolage, pendant des randonnées dans la nature.
Souvent au moment où j’atteignais un niveau de fatigue physique qui me faisait passer dans un mode « automatique » assez génial.

Je suis peut-être prédisposée à la motivation et à la concentration, mais je pense que c’est aussi la passion de ce que je fais qui me fait entrer à certains moments dans cet état psychologique.

On se sent comme… porté par un courant (« flow » en anglais). On éprouve un profond sentiment de sérénité, et la sensation – rare – de sortir au-delà des limites de son ego, de le transcender.

C’est un état de confort, sans ressentir ni effort, ni conflit, ni stress.

Flow et risque de dépendance

Le problème, c’est que quand on connaît cette sensation dans certaines activités, il devient parfois difficile de se motiver à faire d’autres, moins motivantes, moins passionnantes.

C’est toujours mieux que de connaître une vie sans aucun plaisir à faire ce que l’on fait.

Quand la passion devient obsession

Mais… ça peut parfois entraîner une sorte de dépendance à ce que l’on aime, au détriment du reste.

Un peintre passionné va négliger ses factures, ses rendez-vous médicaux ou son alimentation.

Un gameur (joueur de jeux vidéos) va dans des cas extrêmes, comme en Chine ou au Japon, devenir dépendant de ce shoot de plaisir au point d’oublier de se nourrir, de se laver, et même de dormir.

Trouver l’équilibre entre plaisir et responsabilités

Comme dans tous les domaines de la vie, il est donc bon de trouver le juste équilibre.

Je développerai dans les prochains articles deux notions :

  • Comment se mettre dans les conditions nécessaires pour atteindre le flow dans ses actions
  • Comment développer sa vie pour qu’elle contienne un maximum d’activités générant cette sensation de flow.

Car oui… si le flow ne peut être généré qu’en faisant ce que l’on aime, il se pose donc la question de se créer une vie qui soit remplie au maximum de ce qui nous motive

Deux livres de Mihály Csíkszentmihályi à lire si vous êtes intéressé(e) par ce concept :

Vivre : la psychologie du bonheur, Robert Laffont, 2004.

La créativité : psychologie de la découverte et de l’invention, Robert Laffont, 2006.

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