Le développement personnel, c’est quoi ?
Devenir le meilleur de soi
Le concept de développement personnel est né aux Etats-Unis dans les années 50 dans le prolongement du courant de la psychologie humaniste, plus axée sur l’épanouissement de la personne.
Il se détache du concept de « thérapie » pour se rapprocher plutôt du « changement personnel », et s’adresse à toute personne en recherche d’un mieux-être sans pour autant se considérer comme malade.
Une démarche de développement personnel peut bien sûr être accompagnée en parallèle d’une démarche thérapeutique ; elle est plus axée vers l’action et les thérapies comportementales et cognitives.
Elle s’est orientée dans les années 60 et 70 vers les mouvances New Age et a intégré une grande part de spiritualité.
Le développement personnel travaille sur tous les aspects de la personne : le psychisme, le mental, le corps, la vie spirituelle, mais aussi la vie intérieure, la vie sociale, amoureuse, professionnelle, et même la réussite dans le monde du sport et de la compétition.
Une démarche orientée vers l’épanouissement
Les objectifs du développement personnel sont multiples : connaissance de soi, développement de son potentiel, valorisation des talents, amélioration de la qualité de vie, réalisation de ses aspirations et de ses rêves.
D’après la revue Sciences Humaines, « les techniques de développement personnel visent à la transformation de soi : soit pour se défaire de certains aspects pathologiques (phobie, anxiété, déprime, timidité), soit pour améliorer ses performances (mieux communiquer, gérer son temps, s’affirmer) ».
Les deux vont de pair : améliorer sa vie, c’est d’abord se débarrasser des poids et blessures accumulés au cours de la vie, pour pouvoir ensuite s’épanouir dans toute sa grandeur, et devenir le « meilleur de soi« .
C’est d’ailleurs le titre d’un excellent ouvrage du psychanalyste Guy Corneau, qui y explique que nous sommes faits « pour nous déployer », sachant que chacun a en lui des ressources et des talents qui ne demandent qu’à se manifester.
Se connaître et s’aider soi-même
On n’a pas forcément besoin d’une aide extérieure pour améliorer sa vie.
De nombreuses ressources sont disponibles aujourd’hui, il suffit de surfer sur le web et de se balader dans les rayons dédiés à la psychologie et au développement personnel pour trouver de nombreux articles et livres sur ce sujet.
C’est surtout le cas pour des problématiques concrètes telles que l’organisation de son temps ou l’amélioration de son alimentation par exemple.
Mais une donnée fondamentale de la psychologie humaine empêche souvent d’aller aussi vite, et surtout aussi loin, par soi-même qu’avec un conseil extérieur : chaque être humain ne peut naturellement accéder qu’à la moitié de la connaissance de soi.
Or se connaître est la base fondamentale d’une recherche d’amélioration personnelle.
Voici un petit schéma qui explique ce concept de « part d’ombre » : la Fenêtre de Johari.
Vous comprendrez automatiquement comment se limite une auto-analyse : vous passez en fait, sans le savoir, à côté de 50% des informations que vous détenez !
Une partie est inconsciente, c’est la zone inconnue ; elle peut devenir consciente en passant par une analyse, des thérapies telles que le rebirth, ou une prise de conscience grâce à des expériences sur vos propres limites.
L’autre vous est cachée, vous n’en êtes pas conscient, mais elle connue par les autres ; c’est cette partie de soi qui est essentielle de pouvoir découvrir grâce à une personne « miroir ».
Les amis peuvent vous fournir des informations sur vous si vous leur demandez ; mais la plupart du temps, la peur de blesser, ou leurs propres biais de lecture peuvent empêcher d’obtenir des informations claires et objectives.
C’est LA limite de l’auto-analyse et de l’auto-coaching… L’objectif du développement personnel est d’agrandir le plus possible la zone publique : se connaître, s’apprécier, et se montrer aux autres tel que l’on est vraiment.
Et pour cela, la psychothérapie, le conseil et le coaching sont essentiels.
Le retour de l’autre, d’un autre habitué à l’écoute et la lecture de tous les signes que nous émettons (mots utilisés, ton de la voix, expressions du visage, gestuelle…), permet d’abord de dévoiler la zone aveugle, mais aussi la zone cachée, lorsqu’une relation de confiance et de bienveillance règne entre la personne et son « écoutant ».
C’est un voyage en soi assez extraordinaire, qui provoque une plongée qui peut être parfois dérangeante et désagréable, parce qu’il faudra remettre en cause ses modes de pensée, ses croyances, ses certitudes et ses comportements au quotidien…
Accepter ses défauts, surtout s’il sont dévoilés par l’autre, ce qui est très difficile pour notre ego, qui essaye toujours de nous défendre, de protéger notre « masque », notre apparence sociale, pour éviter la souffrance.
Accepter de raconter des souvenirs parfois pénibles, ses peurs, ses déceptions, ses hontes… d’abord pour s’en débarrasser (car les verbaliser va automatiquement les diminuer), mais aussi pour les dépasser, voire les transformer en forces!
Car cette plongée en soi est destinée à vous faire remonter bien plus haut que vous n’étiez avant d’affronter le grand bain!
Se responsabiliser
Réussir dans son projet de développement personnel, quel que soit le domaine, demande donc en premier une très bonne connaissance de soi, objective, de ses qualités et de ses défauts, de ses talents et compétences et de ses faiblesses.
Ensuite, il est très important d’apprendre à se responsabiliser.
Cette notion est souvent comprise dans le mauvais sens : la plupart des personnes qui entendent « se responsabiliser » traduisent cette idée par « vous êtes responsables » = « vous êtes coupables ».
C’est une manière de voir les choses qui va bloquer beaucoup de personnes dans leur tentative de changement, car il ne s’agit pas du tout de se culpabiliser, de se dire que tout ce qui lui arrive est « de notre faute ».
Au contraire, c’est lui montrer qu’on a le pouvoir sur beaucoup plus d’aspects de sa vie qu’on ne le croit.
Qu’on a soi-même provoqué une situation qui lui déplaît, et qu’on peut donc soi-mêmeégalement de défaire de cette situation.
Prenons l’exemple de quelqu’un qui se plaint du comportement de son partenaire de vie.
Cette personne est responsable (= a le pouvoir sur) 50% de cette relation, elle a donc déjà des moyens pour la faire évoluer.
Mais avant tout, elle est responsable (= elle choisit) de rester dans cette relation, de continuer à fréquenter cette personne.
Elle peut donc se responsabiliser (= avoir le pouvoir d’agir sur la qualité de la relation), en prenant en charge sa part et son choix de rester dans cette relation… ou d’en sortir.
Un autre exemple : celui d’une personne qui déteste son job.
C’est sa responsabilité (= son pouvoir) de choisir de rester dans cet emploi, ou d’en partir. Y rester reste son choix, elle a le pouvoir sur ce choix, il lui est donc possible de chercher un autre emploi mieux payé/dans un meilleur environnement/plus satisfaisant et épanouissant : on dira donc que c’est votre responsabilité d’envoyer des CVs dans d’autres entreprises, de chercher activement à changer d’emploi.
Là aussi, l’ego peut faire des ravages : en voulant vous protéger d’un sentiment de critique de la part de celui ou elle qui vous explique la réalité des choses, vous allez rétorquer que vous n’avez pas le choix (si), que vous ne pourrez pas trouver un autre emploi ailleurs (si), qu’à cause de vos responsabilités (famille à nourrir) ou de contraintes (l’achat d’une maison), vous ne pouvez pas prendre le risque de quitter un CDI pour un autre contrat avec une période d’essai…
Dans ce cas, c’est votre choix, qui s’explique par cette responsabilité, mais ce ne doit donc plus être une plainte.
De plus, vous êtes responsable du fait que vous soyez le ou la seule à ramener un revenu dans votre foyer…
Vous choisissez de rester avec une personne qui fait peser cette responsabilité sur vos épaules, qu’on peut qualifier de fardeau si vous lui avez dit ce que vous ressentiez par rapport à votre emploi actuel, et qu’il ou elle ne fait rien pour vous soutenir et vous permettre d’en changer. Si l’un a un revenu régulier, l’autre peut avoir la liberté de changer d’emploi sans mettre en danger la situation financière de la famille.
C’est très souvent un point de blocage, des résistances que l’on rencontre dans son chemin de changement.
Pour ceux et celles qui acceptent pendant un moment d’éteindre cette résistance, c’est au contraire très souvent un moment de joie, car elles peuvent avoir une révélation : « ah mais en fait, j’ai le choix dans ce domaine ! ».
Ce qui leur donne une sensation de liberté d’action, de pouvoir qu’elles ne ressentaient pas au départ, et la découverte, l’ouverture de nouvelles possibilités de décision et de choix de vie.
Il suffit ensuite d’explorer toutes les chemins qui s’offrent à vous, et d’élargir le champ des possibles.
Le sentiment de frustration et donc la plainte diminue souvent également, pour le bien-être de la personne – et de son entourage.
Une personne qui réalise par exemple qu’elle choisit de rester dans une région dont elle n’aime pas le climat parce qu’elle y a de proches amis ou de la famille qu’elle adore, se rend compte de ce qu’elle a, et non plus de ce qu’elle n’a pas.
Ou au contraire décider de réfléchir sur sa situation et peser le pour et le contre, entre la réalité de l’apport de son entourage, et le bonheur qu’elle pourrait avoir à partir s’installer dans une région où elle pourra par exemple avoir un emploi mieux payé, ou pratiquer sa passion pour le ski ou la voile…
Se responsabiliser, c’est décider aussi de devenir un meilleur compagnon pour soi-même : arrêter de se priver, de se punir, d’avoir un dialogue intérieur négatif, de s’alimenter de façon malsaine, de s’interdire des plaisirs, d’entretenir (= de ne pas travailler dessus, de ne pas chercher à guérir) des souffrances, de ne pas régler des problèmes concrets…
S’aider soi-même, ce qui peut notamment inclure la recherche active de solutions ou de coups de main auprès des autres!
Il ne s’agit pas du tout de vouloir tout gérer seul-e, mais au contraire de se permettre de s’apporter toutes les aides possibles.
Une démarche qui déstabilise… et qui rend heureux.se !
Entreprendre un parcours de développement personnel, quelle que soit la technique choisie, va immanquablement, si elle est efficace, vous déstabiliser, casser un cadre prédéfini, vous remettre en question, vous sortir de votre zone de confort.
Chercher à changer demande déjà d’admettre que sa vie actuelle ne nous convient pas, sur un aspect, ou plusieurs, ou tous, admettre que l’on n’est pas heureux.se, voire malheureux.se, ce qui peut sembler mal vu dans une société où tout le monde doit afficher un bonheur et une réussite sans faille.
Bien que parfois, parler de son mal-être ou de son envie de changement peut libérer la parole des autres… et vous permettre de vous rendre compte que vous n’êtes pas la seule personne dans ce cas.
Elle peut aussi déstabiliser l’entourage, y compris si c’est lui qui vous a poussé à vous « prendre en main » et à entamer une démarche de changement.
Un timide maladif peut être poussé par ses parents à se débarrasser de ce problème, au point de se sentir suffisamment à l’aise pour partir faire un voyage autour du monde, et se retrouver à être critiqué par ces mêmes parents parce qu’il ou elle les abandonne!
Se remettre en cause peut aussi remettre en cause les habitudes, les schémas, la vie de ses proches, et cela peut entraîner des conflits, surtout si les proches ne sont pas dans une ouverture et une habitude de prise de recul et de remise en question.
Si la démarche permet à la personne de remettre en cause son couple, son choix amoureux, et donc de décider de quitter l’autre, cela peut être anxiogène… sauf si la personne a également acquis une confiance en soi (je m’affirme, dans mes choix, mes besoins et mes envies) et une bonne estime de soi (je m’aime, donc je n’accepte pas cette relation non satisfaisante pour moi).
Toute démarche de développement personnel peut être anxiogène, à risques, mais le jeu en vaut la chandelle, car le changement peut être extraordinaire : découvrir le meilleur de soi, se débarrasser de souffrances qui nous ont (parfois sans le savoir) empoisonné la vie, retrouver l’énergie et la motivation, rencontrer un partenaire de vie, oser créer son entreprise…
Et donner un bon exemple à ce que vous aimez… qui auront peut-être aussi envie de changer… et de partir sur le chemin de leur propre aventure.
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