Le rapport à l’argent

recherche de l'équilibre

J’ai vraiment eu envie, dès de départ, de parler d’argent sur ce blog. Pourtant, les gens qui me connaissent savent que je m’intéresse plus au spirituel qu’au matériel, en tout cas j’en parle plus. Et pourtant, l’argent, le fric, le flouze, the money money money, on en parle souvent quand on parle de réussite. Beaucoup d’ouvrages de développement personnel sont directement ou indirectement des méthodes pour gagner de l’argent, plus d’argent, ou beaucoup, beaucoup d’argent. En étant plus efficace, en sachant gérer sa carrière, son patrimoine, en développant son business.

Moi, j’aime l’argent. C’est un outil génial qui permet de faire plein de choses, c’est la juste rémunération de mon travail. Si j’ai bossé à l’école, fait des études, c’était pour faire un métier que j’aime ET bien gagner ma vie. Je n’avais aucun complexe sur le fait de vouloir un bon salaire, et de vouloir construire un patrimoine. Enfin… c’est ce que je pensais. En fait, comme pour tout le monde, mon rapport à l’argent était bien plus complexe que cela.

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Chacun son rapport à l’argent

Vous l’avez certainement constaté, chez vos amis, vos collègues, et au sein de votre famille, chacun a une relation différente à l’argent. Il y a bien sûr les fourmis et les cigales, mais il y a plein de types de fourmis, et autant de types de cigales. Et plein d’autres animaux dans la basse-cour…

Son rapport à l’argent, on le développe d’abord en fonction de son histoire familiale, de son éducation. On « imprègne » très tôt des comportements, mais aussi des histoires personnelles, qui remontent parfois à plusieurs générations. Si l’on vient d’une famille avare, on peut facilement développer le même défaut et avoir beaucoup de mal à dépenser de l’argent, mais on peut aussi se rebeller et devenir un panier percé, surtout si on a eu la sensation de manquer dans son enfance. L’économie ou l’avarice de nos parents peut avoir fait se développer en nous un sentiment de danger, car on ressent leur peur du manque, une peur qui peut nous poursuivre toute la vie, et nous pousser à tout sacrifier pour gagner beaucoup, beaucoup, accumuler encore et encore – ou au contraire claquer comme une star du R’n’B. Mais des parents dépensiers peuvent tout autant avoir faire naître en nous un sentiment d’insécurité, si on les a vu peiner pour boucler les fins de mois : on peut alors développer une furieuse envie d’avoir un salaire de ministre, ou juste d’économiser au maximum nos gains. Une histoire personnelle peut générer différents comportements au sein d’une même fratrie. Ceux qui reproduisent, ceux qui se rebellent.

Notre histoire familiale et le rapport à l’argent de nos parents peuvent nous pousser à faire des choix de vie inconscients dans de nombreux domaines. Par exemple, si l’argent est tabou, ou si les riches sont vus comme des monstres, en gagner beaucoup peut être culpabilisant. Comme le fait d’être plus riche que ses propres parents, ou ses frères et soeurs. C’est un lourd héritage de la tradition judéo-chrétienne, qui peut pousser à une contradiction entre l’envie de réussir, dans un monde capitaliste, où l’argent est un attribut de réussite, et celle de ne pas être riche pour ne pas être mal vu. On peut en arriver à ne pas choisir un métier « rentable » ou même se griller à des examens de grande école. Ou au contraire renoncer à une carrière de musicien pour celle d’expert-comptable, mais pas par amour des chiffres. Et oui… Les choses ont changé avec l’arrivée des influences protestantes et de la culture anglo-saxonne, culture où l’argent n’est pas un tabou, mais une marque de réussite. Mais le tabou peut être bien enfoui.

Si ses parents ont toujours été salariés, ou locataires, difficile pour certains de devenir patrons, ou propriétaires ; ou tout le contraire : ils tiendront à réussir, pour avoir ce que leurs parents voulaient pour eux-mêmes et n’ont pas eu, ou pour leur offrir ce dont ils rêvaient.

On peut aussi devenir économe au point d’avoir peur d’investir. Dans des formations, dans un logement, dans un outil de travail qui pourtant nous permettrait de gagner plus, paradoxalement. Se penser pauvre, c’est vivre dans sa tête à court terme, au jour le jour, c’est aussi avoir peur de l’avenir, donc de la dépense qui peut être regrettée plus tard. On développe aussi une habitude de la pauvreté, ou vivre avec peu devient un mode de vie…  parce qu’on a toujours fait comme ça, ou par envie d’une vie simple. J’en parlerai dans un autre article.

Un outil de connaissance de soi

Notre rapport à l’argent est un véritable indicateur de notre psychologie. Se regarder dépenser ou économiser, étudier son rapport à l’argent, c’est vraiment un outil génial pour se définir. Plutôt optimiste ou pessimiste ? Confiant ou inquiet ? Hédoniste ou généreux ? Dans la construction à long terme ou le plaisir à court terme ? Qu’achetez-vous pour vous faire plaisir ? Devez-vous dépenser beaucoup pour avoir l’impression de profiter de la vie ?

On peut être dépendant à l’argent comme aux drogues ou à l’alcool. Si l’argent vous obsède à tout moment de la journée, c’est que vous devez réfléchir à votre estime personnelle. Amasser par plaisir, consulter ses comptes plusieurs fois par jour, ressentir de l’euphorie quand vous achetez, si votre rapport à l’argent est mêlé d’agressivité (je  suis riche, je veux le montrer) ou d’inhibition (je dépense pour avoir l’impression d’exister), c’est presque de l’amour vache ! Il y a les flambeurs, qui aiment dépenser beaucoup devant les autres, les compensateurs, qui gèrent leurs émotions négatives en compensant par des achats.

La psychologie de l’argent est un bon moyen d’examiner de nombreux points de son histoire, son ambition, ses valeurs, ce qui a du sens dans sa vie. C’est tellement lié à son éducation et à sa généalogie, à l’histoire de ses ancêtres, que je l’utilise en groupes de discussions. J’encourage souvent les participants à parler avec leurs parents, à leur demander comment ils voient l’argent. Ils apprennent généralement beaucoup de choses… C’est examiner sa relation à l’argent, la mettre en perspective, pour dépasser les blocages transgénérationnels et mieux vivre sa vie. Dans la série « Desperate Housewives », les premières saisons, Gabrielle Solis (incarnée par Eva Longoria) ne pense qu’à l’argent, et consacre sa vie au shopping. On comprendra d’où lui vient cette obsession de la possession et de la dépense : son enfance pauvre d’immigrée Mexicaine, et surtout les humiliations subies. Elle changera au fur et à mesure, notamment lorsque ses filles lui diront qu’elles n’en ont pas besoin pour être heureuses…

Le rapport à l’argent, un article signé Sophie Girardot. Le texte de cet article est la propriété de son auteur et ne peut être utilisé sans son accord et sous certaines conditions. Sources / Crédits

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