Libido féminine : qu’est-ce qui excite les femmes ? Pas l’amour… (18+)
Il y a des trucs qui m’agacent un peu.
J’étudie beaucoup la psychologie humaine. Et je rends compte que dans les médias grand public, on nous raconte encore de jolies histoires. Notamment sur la libido féminine.
Moi c’est l’inverse. J’aime parler de notre côté obscur, de la réalité des êtres humains. Je n’ai pas peur des tabous, ni de remettre en question les croyances, les mythes, les à-prioris et les diktats de tout genre.
Parce que le développement personnel, c’est aussi savoir se débarrasser de certaines pressions qui peuvent empêcher d’être vraiment heureux.se.
On est pas des princesses
Parmi elles, il y en a une qui m’énerve particulièrement : la pression sociale faite sur les femmes par rapport au sexe.
Cette croyance encore enracinée aimerait voir les femmes comme d’éternelles romantiques monogames et propres sur elles.
Nous, femelles humaines, ne chercherions le sexe que pour la reproduction, et pour « plaire à nos maris » (au secours). Nos fantasmes seraient donc surtout orientés vers des étreintes romantiques avec le Prince Charmant. Et pas juste parce qu’on a envie.
C’est juste pas vrai.
Il suffit de voir les résultats d’une étude effectuée par le journaliste américain Daniel Bergner.
Dans son livre « Que veulent les femmes ? » (élu document de l’année par le Los Angeles Times), il a compilé ses huit années d’investigation sur la sexualité des femmes.
Et les résultats font exploser les mythes sur la libido et le désir féminins.
N’en déplaisent à certains messieurs, qui sont effrayés par la liberté sexuelle féminine, et certaines dames, qui n’aiment pas se voir ainsi décrites.
Le désir féminin n’est pas une prairie fleurie où gazouillent de gentils moineaux.
Enfin si : quand elles y sont allongées en compagnie d’un mâle musclé et entreprenant!
Qu’elles connaissent son prénom ou pas…
Car on y apprend que le fantasme féminin qui bat tous les records de popularité est… de faire l’amour avec un inconnu.
Un appétit vorace
Fi donc des conventions qui veulent que les femmes soient obligatoirement amoureuses pour copuler. Comme les hommes, les femmes sont des animaux, et comme pour eux, leur excitation sexuelle est « totalement anarchique et affiche des tendances omnivores. Ce qui signe l’animalité d’une pulsion primitive dans le désir féminin. »
En clair, une femme hétérosexuelle est aussi excitée par le fait de voir deux femmes faire l’amour, et des lesbiennes par le visionnage de scènes de fellations et de sodomies masculines.
Le sexe n’a pas vraiment de… sexe. C’est le rapport sexuel en lui-même qui déclenche l’excitation. Même si nos attirances sexuelles sont différentes.
Etonnant, non ? Libérateur aussi : non, être excitée par le visionnage de films pornos homosexuels masculins ou féminins ne doit pas nous faire nous poser des questions sur notre orientation sexuelle. Celle-ci est… omnivore par essence, même si on préfère les personnes du même sexe ou celles du sexe opposé.
Les femmes sont des hommes comme les autres
On y apprend aussi que les femmes sont tout autant visuelles que les hommes, en dépit des clichés auxquels tout le monde croyait.
Qu’elles n’ont pas plus le goût de la fidélité, et qu’elles sont tout autant refroidies par le trop-plein d’intimité.
De même, la soi-disant baisse de libido féminine, due aux changements de vie, aux modifications hormonales, à l’arrivée de la ménopause, est largement contrebalancée quand elles… rencontrent un nouvel amant.
Là aussi, un vieux cliché saute : celui de la femme qui à partir d’un certain âge, est plus épouse et mère qu’amante.
Je confirme. Florence Foresti aussi. Bienvenue à Ménopauseland.
Enfin, on y apprend que LE moteur du désir féminin est d’être l’objet du désir de l’homme.
Désire moi
La libido féminine est basée sur le narcissisme, le fait d’être désirée, ce qui rend l’homme « entreprenant » si désirable. C’est d’ailleurs ce qui peut expliquer ce désir plus ou moins affiché d’hommes « virils ». En fait, des hommes qui leur montrent leur désir.
Pourtant, c’est aussi parfois ce qu’elles leur reprochent… de ne penser qu’au sexe.
Pas étonnant qu’ils se disent aujourd’hui un peu paumés.
Et bien sachez-le messieurs : pour conquérir une femme, il faut savoir montrer votre désir.
Par les mots, les regards, les gestes, plus que par des frottis-frottas dans le métro, de préférence, hein. Montrer son désir ne veut pas dire agresser sexuellement. PAS DU TOUT LA MÊME CHOSE.
Le désir féminin est donc tout aussi primitif et animal que celui de l’homme, ce qui va bien en faveur de l’égalité des sexes!
Ce serait aussi permettre aux femmes d’assumer leur désir auprès des hommes, de ne plus se sentir coupable de désirer un voisin ou un inconnu dans un bar, de pouvoir se lâcher sans se juger (car les hommes, eux, aiment) quand elles se retrouvent sous la couette.
Cela permettrait aussi aux femmes de mieux comprendre et accepter l’appétence masculine pour le sexe, car chez elles, c’est aussi très puissant ! Juste pas pareil. J’en reparlerai.
NDLA : je ne vais encore une fois pas me faire des amis puisque je n’aborde pas les personnes queer et LGBT+.
Ben non.
D’abord ce n’est pas le sujet de recherche du livre dont je parle, et puis je suis née femme cisgenre et même pas lesbienne.
Donc vu que je ne connais pas l’univers des fantasmes des filles pas comme moi, je laisse celles et ceux qui le connaissent bien vous en parler – bien mieux que moi.
Barbarella parle aussi sur les réseaux :
En savoir plus sur Sophie Barbarella
Subscribe to get the latest posts sent to your email.