Neurodivergent, atypique… ayez confiance en l’école de la vie !

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C’est en regardant cette conférence TED de Julien Peron que j’ai pensé à toutes les personnes que l’école, les amis, les collègues et la vie ont qualifiées de « différentes ».

Les fameux.ses « atypiques« , ceux et celles qui ne semblent pas suivre les schémas et les normes. Les neurodivergent.e.s, avec une façon unique de voir le monde.

Ceux etcelles qui ne se sentent pas comme les autres.

Qui (comme moi auparavant) ont l’impression de ne pas « entrer dans le moule », de vouloir apprendre tant de choses différentes, de s’intéresser à tant de domaines, au lieu d’être les « spécialistes » que la société et le monde recherchent.

Enfin, dans le monde d’avant… parce qu’il est en train de changer. Vite. Et beaucoup.

L’éducation à la vie | Julien PERON | TEDxNarbonne

Atypique : réussir… en étant « différent »

Dans la première partie de son intervention, Julien raconte, de manière émouvante, comment il s’est senti différent des autres.

Diagnostiqué dyslexique et disorthographique, il peine à l’école et vit avec sa famille dans une chambre de concierge de quarante mètres carrés. On lui reproche d’être un enfant aux yeux étoilés et on le condamne à être un raté toute sa vie.

Il souffre, se sent rejeté, dévalorisé.

Et puis un jour, il a la chance de partir un mois aux États-Unis dans une famille d’accueil et de fréquenter un collège américain.

À l’âge de 10 ans, sa vie a changé.

Il décide de voyager à travers le monde, avec son sac à dos, et d’apprendre la vie.

Il découvre aussi le kung-fu, une autre école de la vie pour lui. Il y apprend l’endurance, la persévérance, la souplesse d’esprit, le respect de soi et des autres, la confiance en soi.

Julien échoue deux fois de suite au baccalauréat, et « condamné à être SDF » selon le proviseur de son lycée (…), il décide de prendre les chemins de traverse pour réussir – malgré tout. Il devient facteur, vigile, barman… et tente à nouveau d’obtenir un BTS en alternance.

Sa vie prend un nouveau tournant : sa famille est licenciée, et il se retrouve de fait… à la rue.

La plus belle opportunité

Mais à ce moment-là, il décide de changer d’état d’esprit. De vivre cette expérience comme une aventure, et de se débrouiller seul. Il développe une force et un optimisme à toute épreuve.

Julien poursuit ses études et intègre une entreprise en alternance. Il découvre des compétences qu’il n’avait jamais eues auparavant : fédérer des personnes autour d’un projet, communiquer.

C’est ainsi que, sans un sou mais convaincu de sa réussite, il décide de créer sa propre agence de communication.

Comme il le dit lui-même : « Quelque chose en moi me disait que c’était bien. Une petite voix, mon instinct, mon intuition. »

Celle qui devrait nous guider tous, dans nos choix de vie.

Celle qui nous rappelle ce pour quoi nous sommes doués, ce pour quoi nous sommes faits.

Et quand on suit son instinct, on fait ce pour quoi on est né, on apporte ce qu’on a à apporter à la société.

Julien Peron est également devenu réalisateur et producteur, et a sorti deux documentaires :  » Qu’est-ce que le bonheur pour vous?  » et  » L’école de la vie, une génération pour tout changer« .

Et écrit un livre…

Il pensait que, né pauvre, il n’atteindrait jamais le monde du cinéma.

Et qu’avec sa dyslexie, il ne pourrait jamais écrire…

Lui pour qui l’école « classique » n’était pas faite, a fait sienne cette phrase de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde ».

C’est donc tout naturellement qu’il a imaginé une autre école… une école qui fait la part belle à l’expérience et à l’intuition. Il a fondé le Festival pour l’école de la vie, qui réunit depuis 2014 à Montpellier plusieurs milliers de personnes concernées par les questions d’éducation.

Atypiques : apprendre hors des sentiers battus

L’école de la vie, selon sa définition, c’est apprendre chaque jour de nos expériences. C’est emprunter des chemins parallèles pour apprendre, pour acquérir des compétences. Comme apprendre sur le tas, en intégrant une entreprise, ou en créant son propre emploi.

Atypique et neurodivergent, on a donc toutes nos chances si on décide d’utiliser nos atouts.

Clé n°1 : la formation continue

C’est la formation continue, les séminaires professionnels, la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). C’est reprendre ses études à 30 ou 50 ans et acquérir un master en ligne, sur des plateformes de formation comme Coursera.

Et c’est le meilleur choix à faire. Car le monde change, et changera encore plus vite.

Notamment avec l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Mes diplômes sont très appréciés par les entreprises de notre « ancien » monde, celui du XXème siècle.

Mais je regarde la vérité en face : certains de mes apprentissages de l’époque sont devenus obsolètes. Quand j’ai obtenu mon Master en marketing, les réseaux sociaux n’existaient pas…

C’est surtout parce que j’ai continué à me former après mes (très longues) études que j’ai réussi à évoluer professionnellement.

Et même si aujourd’hui mes connaissances me servent dans tous les aspects de mon travail, il est clair que c’est surtout parce que je les ai mises à jour.

Je dirais même que j’aurais pu quitter l’école avant la fin de mes études et tout apprendre en ligne aujourd’hui, sans aucun problème. Et sans avoir besoin d’obtenir les certifications ou les diplômes correspondants, si je devais créer ma propre entreprise.

Pour les recruteurs des grandes entreprises, ce sont les diplômes qui comptent le plus… mais c’est votre expérience qui fera la différence.

Bien sûr, il existe de nombreuses professions pour lesquelles une formation universitaire classique dans des centres de formation spécialisés est indispensable. Si vous voulez devenir dentiste ou médecin, architecte ou juge, il est nécessaire de pouvoir certifier vos qualifications pour exercer – pour la sécurité de tous, on s’entend bien.

Clé n° 2 : l’expérience et l’adaptation

Lautre aspect à retenir dans cette conférence, c’est l’adaptation à la réalité.

Et aux changements, immenses, à venir.

Beaucoup de métiers s’apprennent sur le tas. Et certains d’entre eux seront, en fait, les plus utiles, et donc les plus recherchés, dans le monde à venir.

Déjà parce que la réalité du changement climatique, de l’épuisement des ressources naturelles, de notre modèle économique, est réelle.

Nous allons à moyen terme vers un « effondrement » (je préfère le mot « évolution », moins anxiogène) de notre société thermo-industrielle.

Et même si ces deux sujets semblent très éloignés, ils sont en fait totalement liés. Chacun d’entre eux concerne la résilience personnelle.

Les atypiques et les emplois de demain

Vous aurez remarqué que récemment, ce qui semblait acquis, inébranlable, a été bouleversé par une pandémie mondiale.

On s’aperçoit soudain que les caissières et les chauffeurs routiers sont en fait bien plus importants que les directeurs du marketing.

Certains d’entre eux se retrouvent, après trois semaines d’enfermement, presque sans travail.

Et rien ne dit que leur entreprise survivra aux bouleversements économiques et technologiques à venir.

Nous comprenons aussi que nous sommes très dépendants des supermarchés, et que si la chaîne logistique est interrompue, nous n’aurons tout simplement rien à manger. Nous avons découvert que les masques en papier pouvaient être plus précieux qu’une robe en soie, et que beaucoup de produits viennent de loin, de Chine.

Et que ceux qui savent encore coudre ou cultiver leurs légumes ont un gros avantage sur les autres…

Vous l’aurez compris : quand vous vous demandez quel métier faire, parce que vous vous ennuyez dans celui que vous faites actuellement, ou quand vous vous demandez quelle formation entreprendre, je vous réponds : regardez l’avenir.

Regardez même le présent, et voyez ce qui est vraiment utile.

Pensez à ce que serait un monde sans pétrole, un monde qui se rétrécit et qui a besoin d’être résilient.

Atypique, la continuité de revenus

Déjà, le soi-disant « emploi de rêve » que l’on nous vend depuis les années 60, le « col blanc » dans un bureau, n’est plus un rêve. C’est même parfois un pur cauchemar.

Mais en plus, avoir un seul revenu basé sur un haut niveau de spécialisation est en fait la situation la plus fragile qui soit. On n’est ni adaptable, parce que trop spécialisé, ni indépendant, parce que sa source de revenus ne dépend que du bon vouloir d’une autre personne : son patron.

Savoir s’adapter

En revanche, un ouvrier du bâtiment qui répare, qui jardine, qui sait faire de la plomberie ou de l’électricité, et qui a des clients variés, retombera toujours sur ses pieds.

D’abord, il sait construire (ou rénover) sa propre maison.

Ensuite, il sait s’adapter à la demande, qui peut complètement changer. Si le climat devient vraiment trop chaud (climatisation), trop humide (élévation) ou trop froid (panneaux solaires, pompe à chaleur, isolation…)

Enfin, s’il perd un de ses clients, il peut compter sur les autres.

Des sources de revenus multiples, basées sur des compétences larges, et une clientèle variée. Je connais certaines de ces personnes. Ils ne manquent jamais de travail. Ni d’occasions d’apprendre.

D’autres opportunités

Mais ne croyez pas que le monde de demain se limitera à manger, boire et dormir pour sauver la nature – et parce qu’il n’y a plus d’emplois.

Même si les communautés en décroissance et les « néo-ruraux » affichent un projet de vie basé essentiellement sur les besoins primaires, la réalité sera tout autre.

Les communautés résilientes auront besoin de médecins, d’agriculteurs et d’artisans. Mais aussi de psychologues, de journalistes et de communicants.

Elles auront besoin de gens qui savent réparer les véhicules électriques, d’autres qui élèvent des chevaux. D’ingénieurs pour construire des éoliennes et des panneaux solaires, ou des systèmes de traitement de l’eau.

Vous l’aurez compris: le futur nous prépare des surprises. De très nombreux emplois disparaîtront, mais pas tout de suite. Mais beaucoup d’autres verront le jour. De belles opportunités s’offrent à vous dans les entreprises qui s’appuient sur la formation pour faire muter les compétences.

Comme Julien, voyez les opportunités plutôt que les absences. On est plus nombreux que vous ne le croyez à penser qu’ils n’ont pas de quoi se frayer un bon chemin.

Julien a réussi à réaliser ses rêves, vous pouvez aussi. Vous ne savez pas encore ce que vous réserve la suite de votre vie.

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