Pourquoi je préfère le développement personnel version US
(… même si l’Asie m’inspire beaucoup aussi…)
Le petit billet d’humeur de la semaine… pour cultiver mon esprit critique !
Malheur versus bonheur
Si vous avez lu ma petite bio, vous aurez constaté que j’ai découvert et étudié le développement personnel aux USA, il y a 20 ans. Il n’y avait quasiment rien en France, à part… des traductions de livres américains, et quelques ouvrages plus orientés vers une réflexion spirituelle et philosophique, par exemple les règles de vie des bouddhistes, accompagnant le développement de cette philosophie en France. Dès l’essor de ce nouveau centre d’intérêt en France et l’apparition de rayons dédiés, je me suis bien sûr intéressée aux publications qu’ils proposaient, et même si elles étaient vraiment intéressantes – et dépoussiéraient ce nouveau domaine, j’ai trouvé qu’ils s’intéressaient plutôt aux « crises ». Crise de la quarantaine, crise sociale, crise et mal-être des adolescents, divorce et crise de couple… On sentait presque l’influence du côté « médical » et « psychologique », la vision occidentale, dans le sens de : soigner quand la douleur est déjà présente. Mais si on a vingt ans, qu’on va bien et qu’on cherche juste à connaître quelques règles essentielles pour réussir au mieux sa vie ? Ne vaut-il pas mieux prévenir (le malheur, la solitude, l’échec) que le guérir ?
Théorie versus expérience
Aux USA, ceux qui parlent sont ceux qui ont vécu autant que ceux qui savent. On laisse tout autant la place aux baroudeurs, businessmen ou sages éclairés qu’aux psychologues et médecins de l’âme, scientifiques et professeurs. Le grand sage, le « gourou » n’a pas forcément de diplômes, mais une sacrée expérience de vie. Et version US, la lecture préférée de celui ou celle qui veut progresser dans sa vie, ce sont les biographies de personnes ayant réussi : on aime beaucoup les histoires de « parti de rien, arrivé au sommet, avec sa seule volonté et son courage », comme dans le film « A la recherche du bonheur », tiré de l’histoire vraie de Chris Gardner. Si vous n’avez pas encore vu ce film, je vous le conseille fortement, à voir et à revoir en cas de crise de désespoir, une cure immédiate de motivation et de bonheur.
Ce sont les histoires des autres, motivantes et captivantes, mais aussi des exemples à suivre, des recommandations à écouter. Du concret, du vivant, au-delà des théories. Dans l’idéal, il faut mêler les deux, l’un et l’autre se complètent.
Aide-toi toi-même
Là-bas, le développement personnel parle avant tout du « self-help », littéralement : « s’aider soi-même ». L’initiative individuelle joue un rôle central dans l’esprit américain ; on le voit dans la figure du « self-made-man » et du « do it yourself ». Auquel je rajouterai le « Just Do It », célèbre slogan de Nike : parfois, il faut arrêter de s’analyser, de s’interroger, de se torturer les méninges, de se plaindre, de peser le pour et le contre, de sautiller de thérapeute en séance d’hypnose et… de se bouger le cul 🙂 En France, on aime réfléchir, aux USA, on aime agir. Le DP version USA se pose donc parfois à l’opposé de la psychothérapie, on met de côté la réflexion et on agit, tout de suite.
On décide d’être positif
Aux USA, on n’est culturellement pas du tout dans la plainte ni la critique. Le Nord-Américain est fondamentalement positif et optimiste, et va parler de ses soucis de manière « light » (je ne prends pas des heures de son temps à l’autre pour m’épandre sur mes malheurs, c’est impoli), souvent humoristique (je ne me prends pas au sérieux, je ne suis pas le centre du monde, je reste humble) et constructive (je le fais pour me soulager le coeur, informer l’autre mais surtout pour chercher des solutions).
C’est un trait culturel typiquement français que de passer des heures à râler et à discuter des problèmes, en Amérique du Nord, on se bouge, et on les règle. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne réfléchit pas. Mais on passe vite à l’action dès qu’on a cerné un premier problème, ou une première étape à franchir dans l’avancement d’un projet personnel ou professionnel. On va plus rapidement frapper aux portes, passer des coups de fil, ou poser une annonce. On voit le développement personnel comme un outil, pas comme une addiction. On cherche avant tout à obtenir des résultats concrets.
***
Cela ne signifie pas que tout est bon à prendre, bien au contraire : l’Amérique du Nord a été le premier terreau des dérives plus ou moins sectaires du développement personnel. L’Eglise de la Scientologie a recruté de nombreux membres en se basant sur une vocation de maximisation et de maîtrise de soi, ainsi que certains mouvements New-Age, avec une vision basée sur un mélange de mystique chrétienne, d’astrologie, de croyances populaires et de mystique orientaliste. Simplement, pendant de nombreuses années, si je m’éloigne de ce type de publication (la présence de la religion chrétienne étant réelle dans de nombreux écrits américains), j’ai préféré les livres et sites internet américains à la plupart des livres français, et je les ai trouvé plus pragmatiques et plus efficaces pour moi-même. Et vous ?
Pourquoi je préfère le DP version US, 13 Août 2016.
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