HPI: la psychologie de l’adulte surdoué

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Hors normes

Pour les psychiatres et psychanalystes, lorsqu’un individu présente une différence (quelle qu’elle soit) par rapport au commun des mortels (dans ce cas, 2,2% de la population contre… les autres), il y a très souvent une souffrance morale, en tout cas un risque, même si la douance n’est pas vue comme un trouble en tant que tel.

Dès l’enfance, le(la) petit(e) surdoué(e) va se sentir différent(e) des autres.

Il(elle) comprend plus, et plus vite.

Ce qui dès le départ va créer deux sources de souffrance : lui(elle) ne comprend pas pourquoi les autres comprennent moins, et les autres ne comprendront pas pourquoi il(elle) comprend mieux, apprend plus vite, et pas eux.

L’enfant surdoué va trouver que les autres « sont bêtes », se sentir supérieur, mais surtout différent, et va commencer à chercher la compagnie d’enfants plus âgés, et d’adultes.

Les autres enfants, non-surdoués, vont pour certains être jaloux, de ses bonnes notes, de l’attention spéciale des professeurs dont il bénéficie, et pour d’autres (ou les mêmes) se sentir inférieurs, et perdre en estime de soi.

Ce sentiment de différence et des attitudes possibles de rejet de la part de ses camarades d’école peut les amener à s’isoler ou être isolés par les autres, créer un sentiment d’anormalité, de solitude, ce qui va conduire chez certains à des dépressions, des troubles psychologiques (boulimie ou anorexie, anxiété, troubles du sommeil), le refus d’aller à l’école

D’autres appétences

L’enfant surdoué est aussi reconnaissable dans le fait qu’il s’intéresse à des sujets précis, comme l’origine de l’homme, de l’univers, la préhistoire, l’histoire (surtout l’antiquité), la société, les sciences.

Il se distingue souvent des autres enfants en quittant tôt le domaine du jeu pour celui de l’apprentissage et du savoir. Il se retrouve fréquemment seul dans la cours de récréation, plongé dans un livre…  Les autres le trouvent « bizarre », trop « intello », et alternent entre admiration et jalousie, ce qui fait que l’enfant surdoué ne sait plus vraiment qui il est, ni ce qu’il vaut aux yeux des autres…

Ces problèmes ne sont que rarement vus par le système éducatif, puisque l’enfant est « bon à l’école », a de bonnes notes et semble aller bien. C’est rarement le cas en réalité, mais la plupart ne montreront pas forcément des signes clairs et visibles de souffrance. 

La prise en considération de cette problématique par l’institution scolaire française ne date que de 2002, avec le rapport Delaubier : « La scolarisation des enfants intellectuellement précoces ».

Drôles d’ados

Cette mise à l’écart pendant l’enfance, surtout dans une famille où l’enfant est également vu comme « bizarre », va poser problème à l’adolescence, âge pendant lequel les amitiés, l’apprentissage des codes sociaux ont beaucoup d’importance.

Certains ados surdoués vont manquer d’expérience (en plus d’être hors normes) et vont avoir beaucoup de difficultés à s’intégrer à la plupart des groupes.

Avec un peu de chance, ils se regrouperont « entre eux », créant les maintenant célèbres groupes de nerds et leurs descendants technologiques, les geeks, popularisés par des séries américaines.

Que je remercie d’ailleurs grandement pour avoir mis en lumière les ados intelligents, différents mais tout autant doués de sensibilité et de gentillesse. Mais aussi leur mise à l’écart et les mauvais traitements qu’ils endurent bien souvent jusqu’à la fin du lycée !

Ces périodes de collège et de lycée sont propices à la naissance de troubles tels que la prise de drogues, l’alcoolisme, la dépression, la phobie sociale… Et une faible estime de soi, même avec des résultats scolaires très satisfaisants – ce qui n’est pas toujours le cas.

Le zèbre risque même de faire exprès d’échouer pour se mettre au niveau des autres en termes de notes, ne pas avoir d’année(s) d’avance, et réussir à se faire des amis.

Le rejet à cet âge aura de fortes conséquences sur sa vie sociale future s’il n’arrive pas à gérer sa différence et à apprendre à communiquer et à se faire apprécier par les gens « normaux » (c’est à dire, dans la norme).

La douance se manifeste par bien des aspects psychologiques

Bien au-delà du niveau de QI, les adultes surdoués partagent de nombreuses caractéristiques de psychologie, de personnalité et de comportement. Si une personne de votre entourage ressemble à ce portrait, attention, vous êtes peut-être en présence de cet animal sauvage… tout gentil et tout fragile. Mais pas facile à apprivoiser !

Les zèbres sont très curieux, ont une grande soif d’apprendre, une grande capacité d’attention, posent beaucoup de questions sur tous types de sujets. 

Ils font souvent un apprentissage précoce de la lecture, parfois sans aide extérieure, et utilisent très tôt un langage soutenu qu’ils développeront encore plus au cours de leur propre éducation. 

Ils sont capables d’acquérir des connaissances par leurs propres moyens, en étudiant à leur rythme (rapide!) : ils peuvent même préférer étudier seuls que dans le cadre de l’université. Ou suivront plusieurs cursus en même temps.

Ils sont perfectionnistes, et ont un profond besoin de bien faire, avec exactitude.

Le « moyen » n’est pas dans leurs habitudes ni leur vision du monde. Le côté négatif est qu’ils supportent difficilement l’échec… d’autant plus qu’on leur permet peu d’échouer, compte-tenu de leurs « capacités ».

Ils peuvent aussi être obsédés par un ou plusieurs sujets : les dinosaures, l’astronomie, les sous-marins ou les oiseaux exotiques, peu importe ; ils vont tout lire sur le sujet et devenir des experts en très peu de temps. Ils ne se fatiguent pas si le sujet les passionnent… car ils ont une énorme capacité de travail.

Une autre caractéristique des « zèbres » est la pensée en arborescence. Comme son nom l’indique, au lieu d’une pensée linéaire concentrée sur un sujet précis, ses idées déclinent en une multitude d’autres idées en provenance d’un point commun entre elles. C’est un mode de réflexion propice à la création, mais qui sature vite sa réflexion, et qui peut être difficile à suivre !

adulte surdoué fragile

Les fragilités des zèbres sont nombreuses. Certaines dont partie de la définition même de la douance, d’autres naissent à la suite à cause de souffrances de la vie, comme la solitude face au rejet ou à l’incompréhension des autres.

Les adultes surdoués sont notamment des hypersensibles, même si c’est souvent invisible à l’extérieur ; on peut même les décrire comme froids et distants en apparence.

C’est en fait pour se protéger… Ils ont également peu d’estime d’eux-mêmes, notamment à cause des difficultés rencontrées, et peur de leurs émotions, de se faire déborder… par leur hypersensibilité.

Ils ont du mal à encaisser les coups, et ont tendance à somatiser, c’est à dire à être malades physiquement à cause de soucis ou de conflits mentaux.

Ils sont plus blessés que les gens « normaux » par les mêmes événements… notamment parce qu’ils en ont une conscience plus profonde.

En outre, il leur est assez difficile de prendre des décisions si ils sont confrontés à un problème qui ne peut pas être résolu uniquement par la logique, comme un problème sentimental ou émotionnel. Et ils manquent souvent d’expérience dans ce domaine, par manque d’interactions avec les autres, pour apprendre des bases sur les relations humaines, et pouvoir prendre du recul grâce aux expériences des autres.

Leur hypersensibilité se traduit aussi par une difficulté à supporter, par exemple, des sons trop forts, la foule, les grosses chaleurs, l’humidité, certaines matières sur la peau, les odeurs fortes… Elle est donc à la fois émotionnelle et sensorielle.

Ils ont une grande capacité à « lire » les autres, à voir au-delà des « masques sociaux », grâce à la fois à leur intelligence, leur hypersensibilité (aux expressions du visage, au ton de la voix, aux ambiances…) et leur capacité d’analyse. Ils sont donc très vite conscients (et très vite blessés) par l’hypocrisie, les mensonges, une ambiance tendue… 

Les zèbres vont « lire » dans les autres comme dans un livre, et ne pas hésiter à mettre le doigt sur un problème ou un défaut… que l’autre essayait de cacher ! Ils veulent aider en faisant cela, car ils ne supportent pas que « la chose soit non dite », et pensent donc faire le bien. Ils sont souvent rejetés à cause de leur jugement très perspicace… un peu trop.

Une autre caractéristique psychologique des zèbres est leur étonnant manque de diplomatie. En fait, ils sont profondément honnêtes, mais il leur manque un filtre, qui devrait les empêcher de dire tout haut ce qu’ils pensent, ou leur permettre de le faire plus délicatement.

Les zèbres ont de nombreuses qualités dont ils peuvent faire bénéficier les autres, comme leur profond attachement à la justice, et leur altruisme, leur besoin intime d’aider les autres, de changer le monde… C’est bien là une des grandes caractéristiques des zèbres.

Ils ont également un grand sens de l’humour, un humour noir, plutôt ironique, et une belle sensibilité à l’harmonie : la musique, la décoration, les images, l’esthétique…

Tous ces sujets seront plus développés dans mes prochains articles. Mais ce résumé peut déjà permettre à un zèbre de se reconnaître, et à leur entourage de mieux les comprendre.

« On n’est pas câblés pareils »

Voilà un des moyens que j’ai trouvé pour expliquer facilement et rapidement ma « zébritude » aux personnes que je rencontre. « Mon cerveau n’est pas câblé pareil » et … je rajoute « un peu comme les autistes, mais autrement » si je veux expliquer pourquoi je ne supporte plus des stimuli sensoriels trop forts pour moi, alors qu’ils ne gênent pas les autres.

Etre compris par les autres, accepter d’être un adulte surdoué, trouver sa place et s’affirmer, être zèbre et heureux.se est un sacré challenge, qui demande de bien se comprendre, de s’accepter tel que l’on est.

Et de décider de s’affirmer et d’oser le dire, sachant que la jalousie doit être vue comme un bon moyen de faire le tri dans son entourage.

D’apprendre à gérer ses faiblesses, ses différences, et à organiser sa vie autour.

Et viser la Lune, encore plus que les autres.

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27 réponses

  1. lucie Bouchard dit :

    Merci pour vos informations qui me donnent les réponses sur ma manière de voir le monde et surtout je me reconnais dans ce monde des zèbres, je comprends que je ne suis pas bizarre, que je ne suis pas « bip bip » mais tout simplement que ma différence se trouve au niveau de ces neurones qui se promènent dans mon cerveau.

  2. Dadou dit :

    Merci !! ça réconforte 🙂

  3. Amarasinghe Hugo dit :

    Putain, j’sais même pas quoi dire..Et les surdoués font quoi comme métier ?

    • Il n’y a pas de métiers « spécial surdoué ». Tu peux en avoir un ou plusieurs, si cela te convient mieux, que tu as envie d’apporter tes compétences dans plusieurs domaines. Il existe des biologistes écrivains, des kinés profs de violon… La vie est ce que tu en fais 🙂

  4. Amarasinghe Hugo dit :

    J’ai 20 ans et je fais aussi parti de ces 2% de zèbres..J’ai été très bon à l’école jusqu’en 6ème après j’ai tout lâché, j’enchaînais les engueulades de les bureaux de n’importes quel directeurs, de n’importe quel établissements. J’ai jamais été ce surdoué Nerds qui arrivais pas à ce sociabiliser, j’ai jamais eu ce problème d’insertions. En tout cas pas dans ma vie « sociable » dans la vie professionnel c’est différents..je ne supporte pas aller au boulot, je déteste le travail et tout ce qu’il l’entour..J’ai aussi envie de changer le monde, mais comment faire quand personne ne nous laisse de chance même juste pour trouver en quoi on pourrait ce rendre utile ? Je vois tout ces gens qui reste dans des usines ou des travail dégradant et qui ce laisse porté comme ça jusqu’à leurs mort et je préfère largement me suicider que d’enduré des travaux éreintant toute ma vie..J’ai voulut être Paléontologue, mais les études sans avoir de revenue très peu pour moi..Je suis fan de découverte, d’explorations. J’aime la biologie animal et végétal, j’aime la géologie, j’aime l’astronomie, j’ai la psychologie mais rien ne m’interresse dans cette société, car le problème pour moi vien bien de la société..Quel métier pratiqué vous ? avez vous réussi à construire une vie heureuse au delà du cliché « maison,jardin, famille, petit chien , boulot, dodo » ? Éclairez moi..Et pas de discours comme quoi j’ai 20 ans que j’ai le temps..personne à le temps arrétez avec ca..!! Etes vous manipulateur ? Etes vous manipulatrice ? A part dans votre famille, penssez à vos amis, vos connaissances, vos collègues de boulot..Pensez-y et dites moi combien de ces gens ne sont pas formaté? Combien d’entre eux ne vous comprendrais pas si vous osiez discuter sérieusement avec eux, s’il vous plait répondez moi, dites moi tout ça

    • Ouh là, beaucoup de choses dis donc, de choses blessantes pour moi notamment. C’est plein de colère tout ça on dirait. Quelques éléments de réponse : j’ai plusieurs activités professionnelles, je n’ai pas du tout la vie « boulot dodo » que tu décris, comme plein d’autres gens d’ailleurs. Je ne crois pas être manipulatrice, et je m’entoure de personnes qui ne sont pas du tout formatées… car je choisis ce qui compose ma vie. C’est un élément de réponse. Tu as plein de passions, pourquoi ne pas écrire un blog pour commencer ? Et correspondre avec des personnes qui ont les mêmes passions que toi ? Quand à la société, elle est bien différente dans chaque pays. Il faut dans ce cas changer d’air, sans doute aller voir ailleurs…

    • Degemont Naël dit :

      je suis exactement dans la même situation que toi j’ai 20 ans aussi j’ai l’impression que tu racontes ma vie, je ne comprend pas pourquoi’on ne repère pas plus rapidement les enfants surdoués, apres beaucoup de recherches sur les pathologies mental hier j’apprends que je suis simplement surdoué

    • tenderness dit :

      Hugo,

      Je te comprend et compati..
      J’ai 47 ans, et rêve d’un monde meilleur pour vous les jeunes..
      D’Après ce que tu décris, je te conseillerais de te spécialiser dans une de tes passions et d’en faire ton métier.
      Si je peux me permettre, apprend la patience : tout vient avec le temps, à qui veut.
      Comme tu as dû souvent le lire, seul 2% de la population est « comme toi » : trouves plutôt ces 2% avec qui discuter de sujets importants/pointus…, et garde les sujets plus « basiques » pour les 98% restants..

      Bon courage, et pleins de belles choses dans ta vie!

      Sophilosophy Barbarella

      Il ne cherchait certainement pas à vous blesser (« choses blessantes pour moi » ), ni à blesser quiconque, je crois, alors ne vous sentez pas visée, mais surtout ne le jugez pas (« C’est plein de colère tout ça on dirait »). Il n’est certainement pas venu ici pour ça.

      Plein de compassion et de tendresse pour tous ceux qui se sentent seuls (vous n’êtes pas seuls!)

  5. Amarasinghe Hugo dit :

    Travaux dégradants** Désolé il y a quelques fautes involontaires..

  6. Steph dit :

    C’est vraiment le décalage avec les personnes que l’on côtoie qui est pesant,on doit constamment tout analyser afin de correspondre aux attentes des gens.

  7. Bonjour , je pense qu’il vous manque quelques petites (ou grandes ) informations. vous pouvez lire cet article et mon site planetesurdoués.fr . Je suis d’accord avec Hugo, tous les surdoués n’ont pas de problèmes de socialisation, certains sont des leaders. Les personnes surdouées ne sont pas (toutes) fragiles , bien au contraire. Bien amicalement .http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/la-pseudoscience-des-surdoues/

  8. Bonjour , il semble que vous n’approuviez pas mon premier commentaire. je le recopie des fois que… Il vous manque cet article informatif La pseudoscience des surdoués les personnes surdouées ne sont pas toujours en difficultés http://www.scilogs.fr/ramus-meninges/la-pseudoscience-des-surdoues/

    • Bonjour, comme indiqué sur ma page, je suis en train de traiter les commentaires reçus. Si les vôtres datent bien de ce matin à 00h08 et 00h40, vous savez, à cette heure-là, je fais autre chose…

  9. Bonjour, je trouve votre site très bien écrit et intéressant. Je crois que bcp de personnes peuvent se retrouver dans ce que vous avez écrit, à titre perso je suis hypersensible. Pour la douance, je n’en sais rien mais je me suis reconnue tout de même sur pratiquement la totalité de votre article. Je vous propose d’aller voir mon blog .Bisous et bonne continuation.

  10. Emma dit :

    Bonjour, c’est un très bel article sur le sujet. Néanmoins je voulais savoir quel etait votre avis sur la chose que je dire par la suite.
    Tout d’abord j’ai été diagnostiquée surdouée en mars dernier, j’y suis allée de mon plein gré, bizarrement j’ai toujours eu quelque chose en moi qui m’oblige à essayer de me comprendre, De me connaître de plus en plus, Comme une envie de fusionner avec moi même alors que je suis déjà moi même, c’est un peu bête dis Comme Ca mais on pourrait l’imager de cette maniere.
    Ceci dit j’enchaîne avec quelque chose que je ne comprends pas d’autrui, lorsque j’évoque ma particularité, d’un coup on me dit « oui mais tu sais tu n’es pas QUE surdouée.. » je comprends bien mais pour moi cela revient à dire que je suis rien. C’est important pour moi De le savoir car ça fait parti de lâ quête infini que je pratique sur moi meme.
    Qu’en pensez vous? Les autres ont ils raison ?
    Pourtant sur les différents articles portant sur la magnifique personnalité du surdoue, nous voyons tres clairement que le surdoué est un peu comme un parc mystérieux fait de pleins de surprises alors que dans la bouche des autres, ce beau parc mystérieux est réduit à de la terre friable d’une main.
    Et de plus, les surdoués sont alors essentiellement de mémoire épisodique ? C’est une question qui dérive mais cela m’intéresse de connaître votre avis. Car cette mémoire est liée à l’affectif.

    Voila, merci de votre réponse et de ce beau bel article.:)

  11. New world dit :

    je viens au Mali,
    Vu mon décalage, je souffre de dépression, le psychiatre a dit que je suis maniaco dépressive ensuite bipolaire.
    Très franchement je pense que j’ai rien du tout mais tous le tant ma famille me fais interner à cause de ma différence.
    Même en cachant mon intelligence rien ne va.

  12. Anne Claude dit :

    Merci de mettre des mots sur comment je me sens… mais depuis 10 ans je ne me reconnais même plus… Qu’est-ce qu’on fait quand on ne se sent même plus intelligent et qu’on est si fatigué que notre belle hypersensibilité s’est transformée en monstre égoïste en mode survi. Depuis la naissance de mes enfants je soufffe de ne plus vivre autant de réussites : la pensée en arborescence c’est formidable… sauf lorsque tu es constamment interrompu et qu’à la fin de la journée t’as rien terminé de ce que tu avais l’habitude d’accomplir. Je suis épuisée et j’ai mal de ne pas être aussi disponible et patiente que je souhaiterais l’être pour mes enfants. Et je trouve bien peu de compréhension face à ce que je vis.

  13. Une zèbre dit :

    Merci. Juste un grand merci pour votre article que je trouve très complet et qui me réconforte. En effet, depuis toute mon enfance j’ai souffert (et je souffre encore) de ce décalage et de ce manque de « sociabilité » dans ma vie quotidienne mais grâce à votre article je me sens moins seule, je peux enfin réaliser que je ne suis pas « bizarre » mais que c’est seulement mon cerveau qui fonctionne différemment … je me suis retrouvée dans la majorité de cet article et j’attends encore de me faire diagnostiquer « officiellement » même si je sais au plus profond de moi que je fais partie de ces 2% de la population. En attendant j’essaie chaque jour de m’améliorer dans mes relations humaines et de paraître moins froide/hautaine et me « filtrer » un peu plus lorsque je parle. Encore une fois merci infiniment

  14. Michèle Nina dit :

    Bonjour. J’ai 58 ans et toute ma vie j’ai cherché à savoir pourquoi je ne me sentais jamais à ma place au milieu des autres, pourquoi les autres avaient l’air de me craindre ou de me rejeter, même et surtout ma propre mère. Ce n’est qu’avec mon fils qui avait les mêmes soucis et que j’ai fait tester que j’ai enfin pu mettre un nom sur mon mal être. Cela m’a permis d’aider mon garçon à s’intégrer, à avancer et ça n’a pas été facile, loin de là. Avant l’école les gens s’émerveillaient devant ce petit qui ne craignait pas les adultes et parlait si bien, ensuite ça a été une autre histoire.Je devais essuyer les réflexions des autres (instits, profs autres enfants) et servir de bouclier. Nous étions pareils mais en même temps très différents de caractère. Contrairement à ma mère je l’ai entouré de toute mon affection et mon attention, et j’ai surtout tout fait pour qu’il n’éprouve pas les mêmes terreurs que moi face aux autres. Il a choisi sa voie, loin des études ou du moins en liant tout de suite théorie et pratique. Son institutrice de CP l’avait définitivement dégoûte de l’école et des études ordinaires.
    Quant à moi, je n’ai jamais réussi à sortir du ghetto dans lequel on m’a enfermée. Plus le temps passe et plus je me renferme à l’abris des autres. Etre rejetée est devenue une habitude et je suis fatiguée d’essayer de plaire. Mes Amis dans ma vie ont toujours été des gens plus intelligents ou alors qui ont été au delà de l’apparence que je pouvais donner pour connaitre la personne que j’étais vraiment. Je me souviendrais toujours de ma 1ère amie qui ma dit un jour : « au début je ne pouvait pas t’encadrer, tu avais l’air dédaigneuse. Et puis je me suis rendue compte que c’était faux, que tu étais quelqu’un de super gentil mais qui n’osait pas aborder les autres ou alors très maladroite dans ta façon de le faire ».
    J’ose espérer qu’avec le temps, les gens comme moi trouveront leur place et je souhaite bonne chance à tous ceux qui me liront.
    Vous êtes des zèbres, et alors ? Ne vous laissez pas détruire par ceux qui ne comprennent pas.
    Merci pour cet article, qui pour la 1ère fois m’a permis de m’exprimer.

  15. Emmanuelle dit :

    Bonsoir,
    Suite à un témoignage et à la lecture de votre article, je me reconnais dans la description. Cependant, je suis submergée par le (les) doute(s) (le suis-je vraiment ? suis-je prétentieuse, etc, etc…) et la peur. A savoir découvrir que ce n’est pas le cas et me retrouver face à mes interrogations et par voie de conséquence, me sentir encore plus isolée. J’ai pris RDV (avril prochain) pour la passation du fameux test WAIS-IV.
    Pourriez-vous, et d’autres lecteurs, m’apporter leur témoignage à ce sujet me raconter votre expérience sur l’avant-après découverte de votre douance.
    Je vous remercie infiment
    Bien cordialement

    • Bonjour Emmanuelle, c’est une excellente suggestion, et je te propose d’aller en discuter aussi sur les groupes dédiés sur Facebook, ce qui te permettra de relativiser ta peur… en attendant, je vais en faire le sujet d’un article ! Merci à toi de me lire…

  16. dalain dit :

    c’est excellent c’est comme si tu parlais de moi tout ce besoin de comprendre les autres ça me chier je me sens comme un extraterrestre

  17. Mireille Ivol dit :

    Bonjour, pour moi c’était plutôt de faire retomber tous les malheurs sur mes épaules ! je fais partie d une chorale , tout le monde se parle et bing moi je me retrouve toute seule….. Je n ai pas d amies, je suis veuve, je rencontre des personnes avec qui j essaie de parler mais ça me saoule car c est trop simple, aussi je laisse tomber et reste juste avec mes petits enfants et une de mes filles qui a elle aussi un cerveau surdimensionné. Je pleure quand je lis, quand je regarde la télé si c est simplement un peu triste, je lâche les grandes eaux, et par cela même je me sens très stupide. J’ai écrit un livre qui est plus  »rigolo » que dramatique, et j’en ai un deuxième sous le bras qui ne verra jamais le jour car pour le premier étant novice on m’a demandé pas mal d argent et au final il fallait que je me fasse la pub !!! Ma vie ne se résume pas à ce truc écrit , mais merci de m avoir permis de l écrire et j’espère que vous le lirez… J aimerai vraiment beaucoup rencontrer des personnes moins bête que moi !!! encore merci

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