Nos enfants seront-ils stupides ?

Source : media.senscritique.com

Comme c’est lundi et que c’est quand même mon genre, un article politiquement incorrect, sur un sujet tabou : la véritable intelligence de notre descendance.

La flambée du nombre d’enfants déclarés HPI ou « surdoués » (c’est à dire dont le QI est supérieur à 130) par leurs parents m’avait déjà mis la puce à l’oreille et donné l’envie de creuser le sujet.

Surtout après avoir visionné le documentaire Notre intelligence dévoilée sur ARTE.

Sommes-nous vraiment en train de voir une hausse des naissances de petits génies, ou connaissons-nous une baisse de l’intelligence humaine ?

L’article du journal Le Point publié en juillet dernier avait fait couler d’encre, en évoquant une baisse de 4 points du QI moyen en France.

En cause : le temps passé devant la télévision ou la conduite de voiture…

Mais aussi des perturbateurs endocriniens de plus en plus présents dans l’ensemble de notre environnement : dans l’air que nous respirons, dans les vêtements que nous portons, les produits que nous utilisons et les aliments que nous consommons.

Ces perturbateurs endocriniens sont-ils également à l’origine de la hausse des troubles du comportement, de l’hyperactivité, de troubles de l’attention, de la dépression ? Et du nombre grandissant de naissance d’enfants autistes ?

En Californie, leur nombre a augmenté de 600% en l’espace de seulement onze ans. Un enfant sur soixante huit né en 2017 aux USA est autiste. C’est une véritable pandémie, et elle est mondiale.

J’avais déjà parlé sur les réseaux du film Idiocracy  (2006), que j’avais trouvé aussi drôle que fin, derrière une apparence de film léger et bon enfant. Un petit film américain qu’on loue un soir de pluie, pour se marrer entre potes.

Dans Idiocracy, l’humanité a en 500 ans perdu en intelligence à un point tel que le QI moyen des humains ne dépasse guère les 60.

La cause, dans le film, vient du fait que les gens « intelligents » réfléchissent trop avant de choisir de faire des enfants. Faisant d’abord passer leur carrière et leur réussite personnelle, se posant beaucoup de questions sur l’avenir, tandis que les « stupides », pauvres et peu éduqués, copulent à tout va sans se poser de questions (et sans porter de capote). Faisant ainsi des enfants qui eux-mêmes font des enfants… de plus en plus stupides.

Le film, que l’on peut voir comme cruel et d’un humour plutôt lourd, avait interpellé les critiques de cinéma professionnels comme les spectateurs à sa sortie en 2006. Certains ont été enthousiasmés par le culot de son créateur, Mike Judge, parlant d’une « prophétie, parodie et métaphore de notre société voyeuriste et consumériste, parfois à peine exagérée ». Mike Judge est aussi le créateur de la série Silicon Valley, diffusée depuis 2004 sur HBO. Ceux et celles qui la connaissent ne pourront nier l’intelligence et la lecture fine de la société contemporaine par son créateur…

Idiocracy affiche film QI

Mais le documentaire Demain, tous crétins ? présenté en avant-première au festival Parisciences et diffusé sur ARTE le 7 novembre dernier, apporte désormais un éclairage scientifique à ce phénomène. 

Dans ce film produit notamment par CNRS Images et LCP Assemblée Nationale, et qui confirme le talent d’enquêteurs de ses réalisateurs Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, les scientifiques du monde entier confirment la terrible réalité.

Depuis vingt ans, les scientifiques constatent avec inquiétude que les capacités intellectuelles ne cessent de diminuer à l’échelle mondiale. Une baisse du QI a été observée dans plusieurs pays occidentaux. À cela s’ajoute une explosion des cas d’autisme et des troubles du comportement. En cause : les perturbateurs endocriniens, ces molécules chimiques qui bouleversent le fonctionnement de la thyroïde. Ces particules ont envahi notre quotidien : nous baignons dans une véritable soupe chimique.

Plusieurs raisons sont évoquées par les scientifiques, notamment le fait que les enfants naissent plus nombreux dans des pays pauvres, et sont donc malheureusement plus enclins à faire face à des problèmes de santé, de manque d’eau potable et de nourriture, d’absence d’éducation, et de traumatismes psychologiques.

Mais la pollution est la cause principale de la dégradation de notre état global, notamment en causant la stérilité d’un nombre croissant de couples dans le monde, en plus de l’atteinte des foetus par ces substances chimiques.

Triste constat que de se dire que nous avons connu une croissance phénoménale de notre espèce, une évolution comme aucune autre espèce ne l’a connue sur Terre, grâce à notre cerveau exceptionnel.

Tout cela pour en arriver à une décroissance de notre niveau intellectuel général.

A cause d’autres êtres sans scrupules, qui continuent à utiliser et proposer sans complexe des produits chimiques nocifs dans chaque élément de notre environnement.

Pour une seule raison : le fric. Comme toujours.

Avec la complicité d’autres êtres humains, les politiciens, qui sont convaincus soit par les discours alarmistes des multinationales sur les effets de la destruction de leur industrie et les pertes d’emploi qui en découleront, soit par d’épaisses enveloppes passées sous la table, ou encore de jolies demoiselles proposées dans les chambres d’hôtels.

Ou par simple ignorance. Ou par peur de perdre des électeurs…

Le combat contre les perturbateurs endocriniens, si nombreux et si répandus dans notre environnement, ne fait que commencer. On recensait 124 substances suspectes pour la première fois en 2001, et depuis la liste n’a fait que grandir (Inserm/Afsset).

Des avancées ont déjà été faites avec l’interdiction du Bisphénol A, et le débat reste fort contre le glyphosate.

Mais il reste encore tant de molécules utilisées dans tous les produits et objets du quotidien, qu’il faudra sans doute des années pour en faire une liste exhaustive.

Et même si les preuves scientifiques de leur extrême dangerosité pour la santé et les capacités intellectuelles humaines sont amenées devant les législateurs, prendront-ils les décisions qui s’imposent ?

Sachant qu’en plus certaines de ces molécules mettront encore des décennies à disparaître, car elles se fixent sur le tissu adipeux, s’accumulent dans les graisses de différentes espèces et ainsi contaminent une grande partie de la chaîne alimentaire.

C’est peut-être une bonne nouvelle

Car qu’avons-nous fait de cette grande intelligence ?

Nous avons construit des fusées, mais aussi des bombes. Nous savons fabriquer des coeurs artificiels, mais aussi des produits chimiques qui rendent malades non seulement notre propre espèce, mais aussi la planète tout entière. Notre soi-disant grande intelligence a fait de nous, scientifiquement et objectivement, les pires parasites que la Terre ait jamais porté. Les autres espèces vivantes, considérées comme moins évoluées, ont cependant la présence d’esprit de ne pas abîmer leur terre nourricière…. qui est à la fois leur habitat et leur garde-manger.

Alors, être intelligent, est-ce une bonne chose finalement ?

Comme l’explique Jeanne Siaud-Facchin dans son livre Trop intelligent pour être heureux ?, un QI élevé va parfois de pair avec une grande souffrance, une sensibilité exacerbée.

Les plus intelligents d’entre nous ne peuvent en effet que souffrir de la bêtise humaine. Surtout lorsqu’ils sont conscients de ce qui se joue autour d’eux. La sagesse populaire est riche d’adages tels que « Aux innocents les mains pleines » et parle des « imbéciles heureux ».

Au-delà de l’intelligence, et de la croissance de nos connaissances générales, la plus grande qualité, la plus riche vertu que nous devons développer – et vite – est peut-être surtout la sagesse.

Celle de savoir mettre de côté ses envies de « plus » et de « mieux » au profit du bien-être de tous.

Quand on utilise son haut quotient logico-mathématique pour devenir trader et effectuer des transactions boursières qui ruinent ou affament une population à l’autre bout de la planète, est-ce vraiment une preuve d’intelligence?

Avant de la perdre, sauvegardons notre intelligence

Et si l’une des façons d’échapper au triste sort intellectuel que nous réserve la « soupe chimique » dans laquelle nous baignons, et qui abîme les cerveaux de nos descendants, était de sauvegarder nos connaissances et nos capacités de raisonnement dans un cerveau artificiel?

Ce passionnant documentaire explique les dernières avancées sur la connaissance du cerveau humain et montre les avancées dans le domaine de la recherche sur le cerveau artificiel dans le monde.

Les résultats de ces recherches sur le cerveau humain sont stupéfiantes. Et il est tout aussi stupéfiant de se dire que nous sommes nous-mêmes en train d’abîmer cette incroyable machine biologique, dont les ordinateurs et les outils techniques les plus élaborés ne sont capables d’analyser de manière complète qu’une toute petite partie – de la taille d’un grain de sable – tant elle est sophistiquée.

La question finale de cette réflexion est bien sûr de savoir si nous allons réussir à être suffisamment intelligents pour comprendre que notre capacité intellectuelle est une richesse bien plus importante que ne l’est la richesse financière. Serons-nous capables, à un moment, de changer de priorités et de paradigme?

Et de prendre conscience de l’immense bêtise que nous manifestons par nos choix économiques, sociétaux et politiques?

Sources : Télérama / Cancer Environnement / Le Point / ARTE

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1 réponse

  1. La Licorne dit :

    Merci pour cet excellent article : j’ai visionné l’émission (et effectivement ça fait peur…).
    Mais il y a là une réalité : on le constate même dans les classes primaires, où le programme a été récemment revu à la baisse, devant le nombre d’enfants incapables de suivre (pour diverses raisons).

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